Dix mystères autour du magnifique Opéra Garnier

Le Palais Garnier, d’une opulence exceptionnelle, est l’un des plus beaux monuments de Paris, mais aussi le plus mystérieux. Cet opéra de 1900 places abrite bien plus que la plus grande scène de toute l’Europe. Ses passages cachés et ses sombres secrets ont donné naissance à un roman d’épouvante, à une comédie musicale à succès du West End et à de nombreuses rumeurs fascinantes. Y a-t-il vraiment un fantôme de l’opéra ? Son repaire caché existe-t-il ? Pourquoi la présence d’un médecin à chaque représentation est-elle exigée ? Nous sommes ici pour briser les mythes et révéler la vérité au sujet de cette salle de spectacle parisienne légendaire.

LE PALAIS GARNIER FUT COMMANDITÉ APRÈS UNE TENTATIVE D’ASSASSINAT

Vrai. Auparavant, l’Opéra de Paris se tenait dans un bâtiment provisoire de la rue Le Peletier, mais une tentative d’assassinat de l’empereur Napoléon III a rendu absolument nécessaire la construction d’un nouvel opéra avec un accès facile en calèche depuis le palais royal. Napoléon III, un habitué de l’Opéra, s’y rendait avec son épouse en janvier 1858, lorsque leur voiture fut prise en embuscade et attaquée à l’aide de bombes lancées par un groupe d’anarchistes italiens.

TOUT LE MONDE A TOUJOURS AIMÉ CET ÉDIFICE

Faux. En réalité, les projets de l’architecte Charles Garnier se sont révélés très controversés. Cela s’explique en partie par le fait qu’au moment de sa nomination, C. Garnier était encore presque totalement inconnu en tant qu’architecte. Lors d’un concours ouvert, il a surpris tout le monde en étant sélectionné avant d’autres grands noms de l’industrie. Furieuse de l’échec de son favori dans la course, le plus grand architecte français Eugène Viollet-le-Duc, l’épouse de Napoléon, l’impératrice Eugénie, se mit à proférer des insultes sur les plans de Garnier. Elle le critiqua pour ce qu’elle percevait comme un ramassis d’influences différentes, demandant : « Qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas un style, ce n’est ni du Louis Quatorze, ni Louis Quinze, ni Louis Seize ! » La réponse de C. Garnier fut simplement de définir sa propre catégorie : « Le style Napoléon III ». Ce terme architectural est encore usité aujourd’hui. Les bâtiments Napoléon III sont d’un style très éclectique, mélangeant généreusement des matériaux et des éléments de toutes les périodes historiques.

L’OPÉRA A JOUÉ SON RÔLE DANS LA GUERRE ET LES SOULÈVEMENTS RÉVOLUTIONNAIRES

Vrai. Pendant le siège de Paris lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le bâtiment de l’opéra, encore inachevé, servit d’entrepôt alimentaire et d’hôpital militaire. Puis, après avoir renversé Napoléon III en révolte contre ses décisions désastreuses pendant la guerre, la Commune de Paris, le nouveau gouvernement révolutionnaire français, prit le contrôle du site et permit à ses troupes d’y installer leur campement. La structure massive et incomplète de l’opéra devint un abri et un point de distribution de nourriture. La construction, qui avait été interrompue pendant la guerre, ne reprit que lorsqu’un incendie accidentel du vieux bâtiment de la rue Le Peletier laissa Paris sans aucun opéra.

LE SITE EST POSSÉDÉ PAR UN FANTÔME MALVEILLANT

Faux. Mais une grande partie de la narration du roman classique de Gaston Leroux, Le fantôme de l’opéra, s’inspire d’événements réels et de rumeurs qui ont circulé au Palais Garnier tout au long du XIXe siècle. Par exemple, en mai 1896, le lustre de sept tonnes en bronze et en cristal de Garnier s’est réellement libéré de ses contrepoids, s’écrasant à travers le plafond de la salle et tuant un concierge qui se trouvait dans le public en dessous. Cette tragédie sera plus tard immortalisée par Andrew Lloyd Webber dans son adaptation musicale du roman, qui connaîtra un succès phénoménal. Sa cause, nous vous l’assurons, peut être attribuée à un curieux accident et non à un génie musical aigri qui se cacherait sous les corniches de l’Opéra.

AU FOND SE TROUVE UN LAC SOUTERRAIN HANTÉ

Faux (enfin presque...). Bien que l’effrayant lac aux chandelles du fantôme soit une fiction, le sous-sol du Palais Garnier se trouve bel et bien au-dessus d’un énorme réservoir artificiel. Cette mystérieuse citerne en béton fut la solution de C. Garnier à une abondance inattendue d’eau souterraine, découverte lors de la pose des fondations de l’opéra. Après que des pompes à vapeur fonctionnant 24 heures sur 24 se sont révélées inefficaces pour évacuer toute l’eau du site, C. Garnier imagina une double fondation ingénieuse qui protégerait la structure principale de l’humidité. La pression dans son immense citerne en béton empêche toute eau souterraine supplémentaire de jaillir, son poids stabilisant le bâtiment au-dessus. Tout comme dans le roman de G. Leroux, la citerne est en effet habitée par un gros poisson-chat blanc. Aujourd’hui encore, il est nourri par le personnel amical de l’opéra et le réservoir n’est fréquenté que par les pompiers en tant que terrain d’entraînement, pour nager dans la nuit noire.

IL EXISTE MÊME UN RÉSEAU DE PASSAGES ET D’ALCÔVES CACHÉS

Vrai. Ils ne sont peut-être pas liés à l’antre d’un fantôme résident, mais les passages secrets du roman de Leroux existent bel et bien. Il y en a deux, qui commencent cinq niveaux plus bas dans le ventre du sous-sol de l’opéra et montent au quatrième étage avec une fine échelle métallique. L’un des deux tunnels est toujours en service, l’autre sert maintenant de goulotte d’évacuation des eaux de pluie. Cela peut sembler un peu trop pratique pour être sinistre, mais imaginez les arches et les alcôves de la cave éclairés par à peine plus que la flamme d’une bougie : il est difficile de ne on imaginer facilement des démons guettant chaque passage.

LA PRÉSENCE D’UN MÉDECIN EST EXIGÉE À CHAQUE REPRÉSENTATION

Vrai. Il est vrai qu’en raison du grand nombre de spectateurs à l’opéra et en cas d’urgence médicale, un médecin qualifié doit être présent à chaque représentation. L’heureux élu n’est pas rémunéré pour sa présence mais il a la chance d’être récompensé par deux billets gratuits pour l’une des expériences théâtrales les plus prisées de Paris. Cette disposition a certainement trouvé sa justification lorsqu’une spectatrice a commencé à accoucher en plein milieu d’une représentation. Son bébé aurait pu être la première personne à recevoir des billets d’opéra gratuits à vie, mais la direction du Palais Garnier a décidé de ne pas octroyer ce privilège de peur de tenter d’autres femmes de provoquer délibérément leur accouchement.

TOUS LES ARTISTES DE L’OPÉRA GARNIER SONT D’INCORRIGIBLES DIVAS

Faux. Bien que les planches de l’opéra en aient certainement connu leur lot. Une artiste ne se déplaçait de son hôtel, situé à environ 290 mètres, qu’en limousine ; une autre avait besoin d’un entourage de sept domestiques et d’un ours en peluche ; une autre encore exigeait que ses bijoux soient légèrement réchauffés avant son entrée. Il y a aussi le cas notoire de la soprano Lucienne Bréval, qui a refusé de monter sur scène tant qu’un concierge n’avait pas prononcé le mot « merde » en sa présence. La superstition de Bréval est telle que lorsque le concierge s’est absenté un soir, elle a insisté pour qu’il soit contacté afin d’envoyer un télégramme avec le mot juste à temps pour le lever du rideau.

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LE RIDEAU DE L’OPÉRA EST FAIT DE VELOURS RICHEMENT BRODÉ D’OR

Faux. Ils peuvent paraître fantaisistes mais ces rideaux spectaculaires ne sont qu’une illusion d’optique élaborée. Les rideaux de velours étaient très grands et contraignants. Le Palais Garnier a commandé à un artiste une image détaillée en trompe l’œil sur une simple feuille de toile. Régulièrement restauré, le tableau donne encore aujourd’hui une illusion convaincante.

LES GRADINS ET LES LOGES ONT TOUJOURS HÉBERGÉ LES PLACES LES PLUS CONVOITÉES

Faux. À l’époque, s’asseoir dans les sièges chers pouvait représenter un certain danger... Les options les moins chères de l’opéra se trouvent en haut de la salle, vers le plafond. C’est là que les spectateurs de la classe moyenne du XIXe siècle prenaient place, apportant souvent de la nourriture puisqu’ils ne pouvaient pas se payer le restaurant haut de gamme en bas. La légende veut que, aigris par leur position inférieure, les spectateurs assis ici lançaient souvent de la nourriture sur les membres de la classe supérieure qui ne les aimaient pas. La solution de l’Opéra a été d’installer une fine clôture en fil de fer sous les étages supérieurs, de manière à attraper tout projectile comestible. Pendant des années, les sièges situés au sommet ont été appelés « le poulailler ».

Voilà donc la vérité qui se cache derrière le monument le plus médiatisé de Paris. Il ne reste plus qu’à se procurer des billets pour un spectacle et à découvrir l’intérieur d’une salle aussi somptueuse que les créations qu’elle accueille. Nous aimons citer un critique contemporain qui, en 1875, s’interrogeait : « Pourquoi mettre en scène des spectacles aussi fabuleux alors que l’édifice lui-même est le plus éblouissant des spectacles ».

Faites-vous plaisir avec l’offre Opéra premium de Theatre in Paris, une offre exclusive de billets disponible même après la fermeture des ventes standard de l’opéra. Les billets premium comprennent un programme du spectacle, une coupe de champagne à votre arrivée sur place et un accès exclusif au magnifique Salon Liebermann de l’Opéra Garnier, réservé aux détenteurs de billets premium. Il s’agit d’un partenariat officiel avec l’Association des Amis de l’Opéra de Paris, l’offre ne peut être achetée que via la billetterie de Theatre in Paris.